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Enseignement/Apprentissage de la Prononciation du Français
Enseignement/Apprentissage de la Prononciation du Français
15 octobre 2011

Appel des Phonéticiens

---- Projet---- initié par Bertrand LAURET, Dario PAGEL, Takeki KAMIYAMA

 

Pour une reconnaissance

de la primauté de l’oral et de la prononciation

dès le début de l’apprentissage des langues étrangères

 

[N'hésitez pas à laisser un commentaire à ce projet d'appel - en bas de ce message [Commentaires], en mentionnant vos Nom, Prénom, Qualité ainsi que toutes vos suggestions. Vous êtes plus de 700 à visiter ce blog par semaine, merci d'élaborer ce projet d'appel AVEC NOUS !]

 

La recherche en phonétique traite entre autres des questions de la prononciation des langues étrangères.

A l’heure où l’enseignement des langues étrangères reste peu performant malgré des mesures favorables mais des mises en œuvre trop souvent inadéquates, les universitaires et les chercheurs qui travaillent sur les questions d’enseignement de la phonétique des langues s’associent pour proposer

 

au Ministre de l’Education,

aux auteurs de programmes,

aux formateurs,

aux éditeurs,

aux auteurs de manuels,

aux enseignants,

aux parents d’élèves,

aux étudiants,

 

des mesures simples favorisant l’acquisition de la meilleure prononciation possible en langue étrangère.

 La prononciation est une composante particulière de l’apprentissage des langues qui se distingue des autres composantes linguistiques traditionnelles (vocabulaire, grammaire) par le fait qu’il ne s’agit pas d’un savoir, mais d’un savoir-faire, voire d’un savoir-être. La capacité d’adopter une nouvelle prononciation est encore trop souvent considérée comme un don, une facilité, que l’on a ou pas.  En conséquence, la prononciation est souvent réduite, dans les manuels, à quelques informations techniques assorties de rares et courts exercices.

 Or, la prononciation est LA porte d’entrée dans la nouvelle langue. Ne pas prendre d’emblée plaisir à la prononcer, c’est déjà renoncer à aimer la pratiquer. L’usage de la langue ne se réduit pas à la maîtrise d’un code, il faut pouvoir l’incarner.

 Et c’est au tout début de l’apprentissage que cette réflexion sur l’enjeu de la prononciation est essentielle.

Dès le début de l’apprentissage, comprendre l’enjeu de la prononciation et amener les apprenants à s’approprier la musique et les sons de la nouvelle langue hors code orthographique permet d’atteindre rapidement une performance phonétique optimale.

Alors que l’exposition précoce à l’écrit orthographique active irrésistiblement les habitudes de lecture de la langue maternelle et minimise durablement les capacités de prononciation. La correction phonétique est alors beaucoup plus laborieuse.

Les bénéfices d’un travail sur la prononciation sont aussi de l’ordre du développement personnel (voix, prise de parole, « perméabilité de l’ego »…)

 

Encore souvent négligée par tous les acteurs de l’enseignement, la prononciation est pourtant indéniablement une composante cruciale de la communication. Les approches didactiques récentes ont valorisé d’autres aspects communicatifs au détriment du pilier que constitue la prononciation. Par exemple, le Cadre Européen Commun de Référence pour les langues (Conseil de l’Europe, 2001) consacre dans l’ensemble relativement peu de contenu à la « maitrise du système phonologique ».

  • inscrire la prononciation explicitement comme objectif d’apprentissage dans les textes, programmes, concours. L’exigence des institutions doit être forte pour motiver les apprenants.

  • le travail sur la prononciation doit être abordé dès le début de l’apprentissage, HORS CODE ÉCRIT, POUR L’ENSEMBLE DES LANGUES ÉTRANGÈRES, et en particulier pour les langues dont l’orthographe est compliquée et peu phonétique, comme l’anglais et le français. La période initiale d’enseignement doit être EXCUSIVEMENT ORALE, sans recours à l’écrit orthographique. Cette courte période permet à apprenant D’ENTENDRE les spécificités de la nouvelle langue et D’ESSAYER D’IMITER au mieux ce qu’Il ENTEND.

 

 

CARACTÉRISTIQUES D’UNE PÉRIODE D’ORAL INTÉGRAL EN DÉBUT D’APPRENTISSAGE

• explication de l’objectif d’une telle période : apprendre une nouvelle langue, c’est d’abord apprendre à la parler ; pour bien la parler, il faut l’entendre et l’imiter avant de la lire. Un important effort est demandé en début d’apprentissage pour pratiquer l’écoute et l’imitation sans support orthographique. Une bonne prononciation peut s’acquérir rapidement en début d’apprentissage car seules les capacités d’audition / mémorisation / répétition sont sollicitées. Les capacités linguistiques et orthographiques engagées dans la suite de l’apprentissage ne permettent plus la concentration nécessaire à l’adoption optimale d’une nouvelle prononciation.

• en conséquence, pendant cette période, les enseignants n’écrivent pas au tableau ni ne mettent à disposition des élèves des écrits orthographiques. Par contre, les élèves sont libres de noter ce qu’ils entendent comme ils le souhaitent.

• les étudiants doivent pouvoir disposer TOUT AU LONG DE LEUR APPRENTISSAGE de documents audio variés et en nombre pour leur entrainement personnel, accès largement facilité par les nouvelles technologies.

• l’environnement scolaire et familial de l’apprenant doit soutenir et valoriser cet effort : l’image que l’apprenant a de lui-même dans la nouvelle langue est en jeu.

 

 

 

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Commentaires
W
Merci pour votre appel si constructif et si vrai, chers Phonéticiens ! Je le découvre en 2022, et il n'a pas pris une ride. Je suis moi-même membre du Cercle alfonic, qui vise à faire écrire (temporairement, bien sûr) le français sans orthographe lorsqu'on débute dans l'apprentissage de la lecture (https://alfonic.org/). L'alfonic permet d'écrire le français avec une grande précision, mais sans aucune difficulté orthographique : cet outil est adapté aux enfants francophones qui débutent, et aussi aux apprenants d'origine étrangère.
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J
JE REPONDS AU NOM DE JEAN-NORBERT LULENGE WUTA. JE SUIS CONGOLAIS DE LA RDC ET CHEF DE TRAVAUX A L'INSTITUT SUPERIEUR PADAGOGIQUE DE PELENDE DANS LA PROVINCE DU KWANGO MAIS ACTUELLEMENT APPRENANT DE TROISIEME CYCLE OU DE DIPLOME D-ETUDE APPROFONDIE EN LINGUISTIQUE A L'UNIVERSITE DE KINSHASA; MON TRAVAIL PORTE SUR " LA DIFFICULTE DE PRONONCIATION DE CERTAINS MOTS FRANCAIS PAR LES ETUDIANTS DE L'ISP/PELENDE. JE SUIS TRES CONTENT DE DECOUVRIR VOTRE SITE ET J'AIMERAI DEVENIR PHONETICIEN SPECIALISTE DE LA RDC. JE SOUSCRIS A VOTRE APPEL ET J'AI BESOIN DE VOTRE APPUIE POUR Y ARRIVER. C'EST UN DOMAINE SOUVENT NNEGLIGE EN RDC. MON NUMERO DE TELEPHONE EST +243 8106049769 ET +243 850395993
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C
Il est vrai que dans plusieurs pays l'enseignement des langues étrangères (particulièrement le FLE) se limite à l'écrit. En Grèce, même si l'enseignement du français commence en CM2 (l'école primaire en Grèce comporte six classes -enfants de 6 à 11 ans-), l’écrit prédomine et fait, malheureusement, autorité sur la transmission orale, tant la didactique de la phonétique et de la prononciation s’avère restreinte si on la compare avec celle de la grammaire et du vocabulaire. À l’heure actuelle, malgré l’importance que revêt l’apprentissage des langues dès le plus jeune âge (ce qu’on appelle un enseignement précoce des langues étrangères), la compétence phonologique reste encore dévalorisée par rapport aux autres compétences communicatives langagières, comme le présentent B.L et al dans le présent Appel (ô combien nécessaire !). Les différentes méthodes de FLE ne favorisent pas, elles aussi, l’enseignement de la prononciation qui reste particulièrement négligé (seulement deux ou trois – max – activités de discrimination avec quelques items ; quant au cahier d’exercice, il n’ya pas d’activité). Cette marginalisation de la pratique phonétique en Grèce que nous observons est due à deux raisons : l’absence de matériel adéquat et de ressources sur Internet qui ne tiennent pas compte des stratégies de phonétique corrective, ainsi que les connaissances défectueuses ou même inexistantes des professeurs qui enseignent le FLE en milieu alloglotte (comme c’est le cas pour la Grèce) ; à ceci nous devons ajouter la formation (à distance ou en présentiel) insuffisante en matière de phonétique et de prononciation (C. Puren l’a bien vu lorsqu’il dit qu’ « on ne saurait trop s’émerveiller qu’un professeur de langues vivantes – tel un médecin qui ignorerait l’anatomie – ne sache rien du mécanisme qui sert à la production de la parole », dans Histoire des méthodologies). Les Nouveaux Programmes d’Etudes doivent tenir compte de cette composante phonologique qui constitue l’ossature de la parole, et donc de la communication orale. Le Département de Langue et de Littérature Françaises de l’Université d’Athènes a essayé de rassembler des liens en décortiquant la Toile afin de faire un programme structuré sur la phonétique/prononciation, une sorte d’un inventaire raisonné (vous le consulter ici : http://www.frl.uoa.gr/ergastirio-polymeswn/ekpaideytiko-yliko.html).<br /> <br /> Merci à vous tous pour cet Appel ! Je le souscris moi aussi pleinement et j’espère qu’on pourra faire quelque chose en Grèce à travers l’Institut Français de Grèce et le Ministère de l’Education Nationale (préparer du matériel par exemple). Je vous tiendrai au courant ! <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> CN : professeur agrégé de langue et de littérature françaises dans le secondaire public grec, ancien étudiant de l’ILPGA (Diplôme de phonétique appliquée à la langue française)
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P
Tout à fait d'accord, bien entendu, pour cet appel des phonéticiens. Cela fait plaisir à lire.Ce sont les options pédagogiques que les tenants de la méthodologie sgav et verbo-tonale ne cessent de défendre depuis un dem-siècle. Sans complaisance narcissique pour ma personne, je me permets de signaler mon ouvrage Formation des professeurs de langue e phonétique corrective.Le système verbo-tonal ainsi que le site Intravaia-verbotonale.com consacré à la formation en ligne des professeurs de langue.Le premier chapitre, qui sera mis en ligne d'ici quelques jours, traite essentiellement de l'importance de la prononciation, de la perception auditive, du travail phonétique, de l'aspect délètère d'une introduction prématurée de la graphie...<br /> <br /> Merci de me faire savoir si je peux établir un lien avec votre site.<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> Pietro Intravaia ( ytomba@orange.fr)<br /> <br /> Professeur émérite de l'Université de Mons
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S
Je souscris à l'appel des phonéticiens ! Une langue, c'est fait pour parler ! et pour parler dans une langue étrangère, il faut apprendre à la prononcer, ce qui veut dire : découvrir une nouvelle façon d'utiliser les muscles des lèvres, des joues, de la langue, bref, il faut s'initier à une toute nouvelle gymnastique de la bouche !<br /> <br /> <br /> <br /> Sublime, professeur et artiste, animatrice de classes de chanson et prononciation aux Instituts Français de Tokyo et Yokohama, créatrice d'une méthode de phonétique corrective du français pour les apprenants japonais.
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