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Enseignement/Apprentissage de la Prononciation du Français
Enseignement/Apprentissage de la Prononciation du Français
3 novembre 2017

Forme d'empathie et tolérance exacerbée?

 

    On m’a signalé un film français qui évoque la question de « l’accent étranger »… ce qui n’est pas si fréquent.

 

    Maurice Barthélémy, acteur et réalisateur, a signé en 2017 une comédie intitulée « Les Ex ». On y trouve un personnage secondaire singulier, Alberto, joué par l’acteur Michael Bensoussan (sous le pseudonyme de Estéban).

 

    Ce personnage comique est un peintre que l’on découvre dans une scène, face à un juge français pour un divorce, où il ne parle qu’espagnol. On le retrouve ensuite dans deux scènes dans lesquelles il parle franco-espagnol, ce qui est d’abord moqué (« yeudi matin ou yeudi après-midi »), puis qui lui est reproché (« tu ne veux pas apprendre le français une bonne fois pour toutes ? »). On découvre finalement dans une autre scène que le personnage parle parfaitement français (« je suis né à Villeparisis, en Seine-et-Marne »), mais qu’il utilise un accent pour provoquer « une forme d’empathie, de tolérance exacerbée» !

 

 

    Voici les scènes dans lesquelles le personnage intervient :

 

 

 

   

    Avoir un accent étranger provoquerait l’empathie des interlocuteurs ? Quelle étrange idée… En effet, ce n’est déjà pas du tout ce qui se passe dans le film. Le rôle est comique, on lui reproche de ne pas savoir parler français (énervement du juge– alors que personne ne parle espagnol), on imite l’accent du personnage… Aucune empathie ici.

 

    Les étudiants étrangers avec lesquels je travaille ne me parlent jamais d’attitudes empathiques face à leur accent, mais ils me rapportent plutôt de tristes expériences illustrant le peu de tolérance des Français face aux accents étrangers.

 

    Voici une courte histoire racontée par Cristina. Cristina est une jeune femme espagnole. Un jour, à Paris, une dame âgée s’adresse à elle et lui demande un renseignement sur l’arrêt d’un bus. Quand Cristina commence à lui répondre, avec son accent hispanophone, la dame détourne simplement le regard et s’éloigne, sans un mot… Rien d’empathique ici non plus. Par contre une violente intolérance dont Cristina parle encore…

 

    Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des expériences d'empathie provoquée par un accent étranger ?

 

 

 

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Commentaires
M
Il est vrai qu'en général, je ne m'acharne pas à lisser l'accent mais plutôt sur la correction phonétique...<br /> <br /> L'accent témoigne de l'histoire d'une personne, de son origine...ce n'est pas une faute! Par contre, prononcer "jaune " pour "jeune" ou "blanc" pour "blond", si!<br /> <br /> Et puis, quel devrait être l'accent de référence? Celui des présentateurs de TF1?
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D
Je trouve intéressant que malgré ces nombreuses expériences négatives causées par un accent étranger et l'attitude reconnue peu empathique des Français, les enseignants de FLE se sentent toujours aussi peu concernés par l'enseignement de la prononciation du français et la rigueur qu'on doit y attacher. Vous êtes bien placé pour le savoir et le déplorer, j'imagine.
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M
Bonjour, <br /> <br /> mes étudiants aussi se plaignent du manque de patience et de tolérance des Français face à leur accent.<br /> <br /> En revanche, en tant que française et en voyage dans des pays anglophones, j'ai souvent entendu le mot "cute" pour qualifier mon accent. C'est étrange car je trouve l'accent français en langue anglaise tout sauf mignon...
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